Tout a disparu.
Deux longs plans fixes sur le désert et le visage de Guy Pearce suffisent.
le réalisateur David Michôd plante le décor, pose le rythme du film et nous présente le personnage central. Tout est là.Tout est dit.
On appelle cela une ouverture magistrale, ou plus simplement du grand Art.
Transfert Blu-ray impérial. image détaillée et totalement fidèle à la photographie "rugueuse" de la jeune et talentueuse directrice photo Natasha Braier (Casse-tête Chinois, Fausta) Un tournage en 35 mm assurant à l'ensemble une belle patine argentique.
L'art de bien s'entourer est également la marque des grands.
Clin d'oeil à une B.O hors-balises. Expérimentale à souhait, entre rythmiques lancinantes, discordances et mélodies de soirées karaoké surgies de nulle part. Une partition fascinante dirigée par Antony Partos, déjà à l'oeuvre sur Animal Kingdom, le précédent film de David Michôd.
Avec The Rover, son second long métrage, ce jeune et puissant réalisateur a trouvé sa place dans la cour des grands.
Son cinéma brutal, sec et sans concessions annonce clairement des lendemains qui chantent.
Il est d'abord un immense directeur d'acteur.
Guy Pearce trimballe sa silhouette cabossée et son regard brisé de culpabilité avec une intensité qui assoit définitivement son statut d'acteur de premier plan ainsi que la crédibilité du récit.
Une fin du monde plus proche de nous que jamais.
Une atmosphère violente et désespérée ou chacun n'agit que pour sa propre survie.
Ce reflux total d'humanité évoque une parfaite filiation avec le film d'un autre réalisateur australien : La Route de John Hillcoat, sorti 5 ans plus tôt.
Même dépouillement, même lenteur pesante de l'action.
Refus absolu d'un cinéma de la séduction immédiate.
Impossible de ne pas évoquer la prestation saisissante du héros de Twilight, Robert Pattinson.
L'ex beau ténébreux pour midinettes campe avec finesse et profondeur un personnage d'attardé mental qui volerait presque la vedette à son partenaire.
Ce duo improbable va se lancer dans une quête en apparence absurde, l'occasion en chemin de dresser un état des lieux terrifiant.
Des espaces désertiques étirés à l'infini et des bourgades écrasée de soleil et de misère crasse ou plus rien ne fait sens.
Tout combat semble dérisoire et perdu d'avance.
Galerie de personnages tantôt pathétiques ou terrifiants. Un monde ou le danger guette en permanence. Ou seul quelques représentants de l'armée simulent un semblant de maintien de l'ordre. Sans y croire et suivant une stratégie de complète déroute.
David Michôd parle bien de notre monde. Le désert est celui d'aujourd'hui.
Absence d'avenir et d'espoir dans un univers de crise permanente et sans doute définitive.
Une société du chacun pour soi ou finalement plus grand chose ne fait sens.
Constat effrayant qui confère au film un sinistre statut d'oeuvre prémonitoire....
Blog Les chroniques ciné de Francisco
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