![Le Cavalier électrique [Blu-Ray]](https://images-eu.ssl-images-amazon.com/images/I/81HuQRjxA3L._AC_UL116_SR116,116_.jpg)
Réalisé par Sydney POLLACK et sorti en salles en 2005, ce film a la particularité d’être le premier de l’histoire, à avoir pu obtenir l’autorisation de tourner au siège de l’O.N.U., à l’intérieur même des locaux.
New York. Tout le monde est évacué en urgence à l’O.N.U., à la suite d’une alerte sur la sécurité. L’interprète Sylvia Broom, qui revient dans sa cabine de travail pour y chercher son sac, surprend une conversation en dialecte Ku, langue africaine qu’elle est l’une des seules personnes à comprendre, révélant un plan visant à assassiner le président du Matobo, Edmond Zuwanie, lors de sa venue officielle à l’O.N.U. pour faire un discours, qu’il doit faire quelques jours plus tard. Elle informe les autorités de sa découverte et deux agents du Secret Service : Tobin Keller et Dot Woods sont assignés à mener leurs investigations. Se sentant menacée, Sylvia demande à être protégée, mais Keller, très sceptique, refuse. Cependant, devant les événements qui se précipitent, Keller est amené à changer d’avis et considère Sylvia sous un autre angle, plus personnel. Il découvre aussi des éléments troublants émanant de son passé. Doit-il la considérer comme une victime ou une suspecte ?
Dès la première scène du film, on entre dans le vif du sujet. La situation sociale et politique est présentée dans le pays du Matobo (pays imaginaire), le spectateur assiste à deux meurtres perpétrés par des enfants guerriers avec des armes automatiques, la mise en scène très sobre atteint le but recherché, celui de choquer et en même temps d’interroger. On assiste au fur et à mesure, aux réponses fournies au compte-goutte, grâce aux différents personnages, qu’ils soient principaux ou secondaires, à leurs motivations, au conflit ayant lieu entre le dictateur en place et les dissidents ayant trouvé asile aux Etats-Unis, souhaitant prendre sa place pour assurer un avenir meilleur. La mise en scène est bien maitrisée, le rythme est fluide, malgré quelques petites longueurs, le scénario est bien ficelé, l’intrigue avance, le suspense demeure constant et se regarde avec grand intérêt, jusqu’au final, beaucoup plus ambigu qu’il n’y parait et assez inattendu, mais gardant une bonne tenue morale.
Ce thriller psychologique réunit deux très grandes stars, habituées aux performances.
Nicole KIDMAN incarne Sylvia Broom, interprète à l’O.N.U. Après avoir entendu ce qu’elle n’aurait pas dû, sa vie est menacée et se retrouve suspectée de cacher des choses directement en lien avec son passé. L’actrice est toujours aussi excellente, elle assure une interprétation très forte et reste une fois de plus très convaincante en jouant sur tous les registres, que ce soit dans la finesse et la retenue, aussi bien que dans l’émotion ou le mystère. Elle confirme également son perfectionnisme dans la préparation de ses rôles en ayant pris des cours de Français (dont elle prononce quelques phrases dans la version VOST), en ayant appris à parler une langue imaginaire : le Ku, ou en ayant pris des cours de flûte, pour les besoins de son personnage à l’écran. Tout simplement un de ses meilleurs rôles.
Sean PENN incarne Tobin KELLER, agent du secret service. Récemment devenu veuf, après la perte de sa femme, c’est un homme blessé, taciturne et quasiment dépressif, qui se retrouve à enquêter sur une menace de mort visant un dictateur. L’acteur rend son personnage très crédible, en affichant un jeu très intériorisé, on ressent ses fêlures passées, ce qui explique son comportement présent un peu bourru, voire blasé.
A noter, l’acteur français Yvan ATTAL joue également un petit rôle. Il y interprète le journaliste Philippe.
Côté technique, le Blu Ray affiche une très bonne qualité, digne de la HD. L’image est tout simplement superbe, les couleurs sont belles et lumineuses, le contraste est bien défini et les détails apparaissent bien, la finition s’avère très travaillée. Le son bénéficie également d’une très haute tenue, la version VOST restant supérieure à la version Française, assurant une meilleure dynamique. Mais chacun fera le choix qui lui convient le mieux. Niveau bonus, le disque en offre plusieurs : deux documentaires sur le réalisateur et sa façon de diriger ainsi que le choix de ses acteurs ; deux documentaires sur l’O.N.U. et le métier méconnu d’interprète ainsi que l’obtention de l’autorisation de tourner à l’intérieur de cette vénérable institution ; focus sur l’éclairagiste du film Darius KHODJI ; une scène coupée et la fin alternative ; une bande annonce pour finir. Très intéressant pour en savoir plus sur ce tournage très particulier.
Malgré une réalisation classique, voici un drame psychologique qui atteint parfaitement le but qu’il s’était fixé au départ, surprendre le spectateur et l’amener à aborder les différents enjeux politiques sous un angle réfléchi et intelligent. Le traitement se révèle pertinent, aidé par un excellent duo d’acteurs de choc. Brillant et captivant.
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